Sécure, mais libre !
Europe, Moyen Orient, Amérique du sud, du nord, Afrique, Asie, ici ou ailleurs…
Novembre était pourtant parti pour être un mois particulièrement doux, je parle de la météo.
Maintenant, novembre est sang et noir.
Septembre. Janvier. Novembre.
Notre calendrier se noircit de tristes dates. Et j'en oublie forcémment.
Quand Paris a été ravagé, j'étais à Nantes, pour des heures joyeuses.
Avec un sentiment d'irréalité, j'ai regardé les images de mon ancien quartier parisien, là où j'ai vécu des années durant. Des années festives, conviviales, créatives. Je connais chaque lieu ravagé par la folie d'une poignée de fanatiques. J'y ai mille souvenirs.
Je vois les photos de mes amis, mon clan, ma famille, mes fidèles, se couvrirent d'un drapeau français.
Je me dis que l'on devrait avoir un autre signe graphique, symbolique, pour tous. Universel. Cosmopolite. C'est notre récit collectif. Depuis toujours. Depuis les premiers attentats à Paris dans les années 80. Depuis ce qui a ravagé l'Amérique en 2001. Depuis… la nuit des temps sans doute.
Quand l'autre est objet de haine uniquement parce qu'il est autre, on a vraiment du souci à se faire.
Et moi qui m'apprête à partir voyager dans le monde, j'entends parler de frontières, de murs, de peurs…
Et de me dire : ne pas renoncer, à rien, jamais.
Désormais sous contrôles, nos libertés les plus indispensables - celles qui ont fait couler tant de sang aux siècles passés - ne doivent pas être restreintes parce qu'un groupe fait pression. Comment pouvons-nous accepter cela ? Pour la sécurité ? Mais quelle sécurité ? Pour mille raisons, nous ne sommes jamais en sécurité. Si nous perdons nos libertés pour une illusion sécuritaire, qui gagne ?
Quand les pays se referment sur eux, quelle sorte de liberté avons-nous encore à rêver ? Qui gagne quand nous n'accueillerons plus les exilés, à cause d'une poignée de fanatiques assassins ?
Cela me brise, et cela me pousse à résister. Toujours plus.
Alors, vivons ! Festoyons !
The show must go on, tant qu'on est encore debout.
